De nombreux visiteurs ont remarqué qu’un grand nombre de changements majeurs ont été apportés aux arbres et arbustes du domaine Maplelawn dans les dernières années.
Depuis le début, Les amis du jardin de Maplelawn savent qu’il était inévitable de remplacer beaucoup d’arbustes et d’arbres de grande taille. Malgré d’autres facteurs contributifs, un grand nombre de vieux spécimens du domaine ont tout simplement atteint la fin de leur durée de vie prévue. |
ARBRES ET ARBUSTES À FEUILLES CADUQUES |
L’érable à sucre |
L’érable à sucre vit en moyenne de 75 à 100 ans. Toutefois, il peut vivre beaucoup plus longtemps naturellement ou avec l’intervention de l’humain. Une photo du début des années 1900 constitue la première preuve documentaire de l’existence d’espèces d’origine au jardin de Maplelawn, avec une rangée de spécimens relativement matures le long du chemin Richmond et un certain nombre de jeunes spécimens entre la pelouse du jardin et l’allée.1 Cette dernière avait fait l’objet de travaux importants, y compris l’installation de tiges en acier, et ce, avant même l’existence des amis du jardin de Maplelawn. Le dépérissement des arbres a empêché le dénombrement des annaux, mais d’autres méthodes utilisées pour déterminer l’âge des érables de Maplelawn ont clairement indiqué qu’ils ont bien plus de 100 ans.
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L’érable à l’entrée. Photo: Wayne Rutherford
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Faisant partie de la rangée d’arbres originale du chemin Richmond, le premier érable (partie sud de la pelouse) a été abattu avant la création des amis du jardin de Maplelawn en 1993. Grâce à la replantation cérémoniale qui a eu lieu cette année-là, la Commission de la capitale nationale (CCN) a commencé à veiller à ce que les érables restent une caractéristique du jardin comme espèce compagne à l’érable à côté du hangar à outils en 1998. Elle a également remplacé l’arbre à l’entrée (coupé en 2007) en 2008.
On a dû enlever une branche majeure à l’érable à côté du hangar à outils en 2009. De tous les érables originaux, seuls les plus jeunes qui ont poussé au coin nord est sont encore en santé.
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Les pommiers, y compris le pommier de Sibérie |
Les pommiers comptent parmi les arbres fruitiers qui vivent le plus longtemps. En règle générale, ils vivent jusqu’à 80 ans. Les pommiers de Sibérie, quant à eux, vivent entre 25 et 60 ans. Étant donné qu’ils ont été plantés en nombre égal dans les quatre carrés (selon le plan original de 1817), certains d’entre eux pourraient avoir été plantés selon le plan Oliver en 1936, ou par la famille Rochester, dans les années subséquentes. D’autres pourraient remonter à la famille Cole (1877-1935), voire aux Thompson, la famille fondatrice de Maplelawn.1
Depuis le commencement, les arbres fruitiers de Maplelawn (pommiers, pommiers de Sibérie et pruniers) suscitent l’intérêt des amis du jardin de Maplelawn. Ils sont d’ailleurs devenus une de leurs préoccupations très tôt. En 1996, avec le concours de Kevin Laroche, Helen Brown, la responsable du jardin, a lancé le projet de greffe de pommier. Une pépinière de la région a été chargée de procéder aux greffes de tous les arbres fruitiers du jardin, à l’exception d’un, comme matériel source. En 2001, des fouets de pommiers ont été plantés dans le jardin comme espèces compagnes aux arbres ou afin de remplacer des spécimens que l’on avait perdus.
Actuellement, certains arbres fruitiers sont en déclin. Au cours des 15 dernières années, nous avons pu voir la branche majeure d’un pommier de Sibérie s’affaisser peu à peu sur |
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Branche de pommetier affaissée. Photo: Eileen Hunt |
un sentier central à tel point qu’elle posait un risque pour la sécurité. La branche a donc été coupée en 2009. En 2007, on a connu une abondance de fruits ainsi que des nombreuses tempêtes de vent. Un autre vieux pommier, qui se trouvait au sud-est, a perdu une de ses trois principales branches. Heureusement, les autres pommiers sont vigoureux et en santé.
Nos connaissances ne cessent de croître. En 2009, Ann Nowell, la responsable du jardin, a signalé que le pommier de Sibérie se trouvant au nord-est était unique et rare. L’espèce, Pommetier Geneva a été conçue par la Ferme expérimentale centrale, à Ottawa, en 1936, avec le concours de la Station de recherche de Geneva, dans l’État de New York. Bien que l’on ignore la date précise à laquelle il a été planté dans le jardin, elle coïncide avec le développement du plan de plantation d’Oliver de 1936, qui travaillait également à la Ferme expérimentale centrale à l’époque.
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Les lilas |
Haies et spécimens particuliers |
Les spécimens de lilas particuliers vivent en moyenne 50 ans et des versions « héritages » produisent une descendance abondante. Nous avons des indices selon lesquelles la haie ouest, qui forme le quatrième mur du jardin formel, a été plantée de part et d’autre de l’allée au début des années 1900.1 Pendant une grande partie de l’ère Rochester, la haie a été taillée avec soin et maintenue courte. Plus tard, on l’a laissée pousser à son état naturel.
Récemment (2008-2009), la CCN a réduit considérablement la taille de la haie (de 15 ou 20 pieds à 10 pieds). Lorsqu’elle se regarnira et reprendra sa taille d’autrefois, le public appréciera ses nouvelles dimensions d’autrefois.
L’emplacement de chaque spécimen dans les bordures de vivaces date fort probablement du plan de Warren Oliver, de 1936, ou des familles subséquentes. Les spécimens forment une composante essentielle du plan du jardin. Par exemple, les lilas se trouvent au coin des quatre principaux sentiers qui sillonnent, au commencement du sentier circulaire central. En 1985, ils ont tous survécu à l’exception d’un.
Dans les efforts qu’ont déployés Les amis du jardin de Maplelawn à la restauration (1995‑1996), les lilas ayant survécu ont été restaurés. On a replanté celui qui manquait dans la section D et on a remplacé les vieux spécimens aux entrées des sections A, B et C. Les spécimens qui se trouvaient le long du sentier entre B et D ont été remplacés en 2008‑2009. Aujourd’hui, un des plus vieux lilas restants du jardin ayant survécu (à côté de la haie) se trouve à l’entrée A-C du cercle.
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Bordures d’hortensias (O1, O2) |
Les hortensias vivent 50 ans. Les spécimens du jardin de Maplelawn forment une bordure aux abords des deux parterres ouest, du côté de l’entrée. En 1985, la bordure d’hortensias O1 (au nord-ouest) était intacte, alors que la bordure O2 avait subi des modifications au milieu. Les bordures ouest 1 et 2 ont été restaurées en 1994 et 1995 en utilisant surtout des plants déjà présents dans le jardin.
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Lorsque Les amis du jardin de Maplelawn ont été créés, en 1993, la Commission de la capitale nationale a conservé la responsabilité principale de l’entretien et de l’émondage des arbres et arbustes à l’intérieur des murs du jardin. En pratique, toutefois, Les amis du jardin de Maplelawn se sont occupés activement d’enlever et de replacer les petits spécimens (particulièrement dans les premières années), ainsi que de procéder à l’entretien quotidien. De surcroît, Les amis du jardin de Maplelawn ont mis en œuvre des programmes de greffe et de semis afin d’assurer la survie à long terme des arbres et arbustes majeurs du jardin. |
LES CONIFÈRES
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L’épinette blanche |
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Épinette blanche et seringa. Photo: Lloyd Brown |
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L’épinette blanche, qui se trouve au coin sud-est C, n’est pas le plus vieil arbre du jardin. Toutefois, on peut lui attribuer une date assez précise. À l’origine, lorsqu’il a été planté par John Cole, en 1905, afin de souligner son voyage de noces1, il mesurait 15 centimètres. Malheureusement, la tempête de verglas de 1998 a détruit son point de croissance, et Les amis du jardin de Maplelawn ont commencé à examiner les meilleurs moyens de le remplacer.
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Cèdres et genévriers |
Les cèdres rouges qui se trouvent le long l’allée principalesont en fait des genévriers : genévriersde Virginie. Ils ont une durée de vie de 50 à 150 ans, voire 300 ans. Nous avons une preuve selon laquelle au moins un spécimen date de 1856, et sept arbres ont été plantés le long de l’allée au début des années 1900, y compris certains cèdres.1 Afin d’assurer leur survie, ils ont été reproduits en 2006, avec l’aide de Mark Burleton, le jardinier en chef de Rideau Hall. Trois jeunes arbres ont été plantés dans une plate-bande en 2008.
Les thuyas occidentaux plantés dans l’enceinte du jardin peuvent vivre jusqu’à 800 ans. Trois d’entre eux sont des original. Un certain nombre de thuyas occidentaux ont été arrachés des deux côtés du mur est en 1994 afin de le restaurer. Devenus gigantesques, ils avaient contribué à la détérioration du mur. Ils ont été replantés selon le plan d’Oliver en 1994.
Un gros cèdre a également été abattu en 1996 afin que l’on puisse restaurer les plates‑bandes et leur redonner leurs dimensions originales. Lorsqu’on les a réaménagées, les plates-bandes étaient constituées d’un nouveau cèdre pyramidal équilibrant le vieux spécimen au centre sud. Au cours des périodes de rénovations majeures, selon le plan d’Oliver, les cèdres pyramidaux ont été réintroduits à chacune des extrémités est, ainsi qu’aux plates-bandes nord et sud près de la pelouse ouest.
D’ici la prochaine tempête de verglas, les nouveaux arbres et arbustes du jardin auront atteint leur plénitude, au point où le jardin retrouvera le caractère historique qu’il avait en 1998! |
Crédits photos : Lloyd Brown, Eileen Hunt, Ann Falkner, la famille Rochester, Wayne Rutherford, N.E.M. Smith et John Zvonar.
Source : "Annotated Chronology of Maplelawn's Trees and Shrubs, 2010", compilée par l’auteur et d’autres membres, des documents des amis du jardin de Maplelawn et de la CCN.
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1. "Maplelawn 1817-1995 Landscape History", d'Edwinna von Baeyer (CCN) |
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